Mithra et catholicisme


Et Si Le Culte De Mithra Était Devenu Le Catholicisme Romain !!!!


​A quoi ressemble ce truc ?.A Jésus .... ou au soleil ?


Comprendre  Mithra


     En sankrit, il est Mira et en iranien moderne Mehr. Dieu juge et médiateur, il pesait les âmes des morts. A noter : il existe un mithraeum , lieu voué à Mithra, à Bourg-Saint-Andéol, en Ardèche.

                   Qui était Mithra?

    Mithra, nom provenant de la langue avestique et du vieux perse, était la divinité solaire la plus importante des peuples indo-iraniens. En sanskrit il est Mitra, et en persan moderne il s'est transformé en Mehr, qui signifie Soleil, amour, amitié et serment. Les réformes religieuses de Zarathushtra (Zoroastre) en Iran (dans les environs de 1500 av. J.-C.) le reléguèrent au rang d'ange. Zarathushtra établit Ahura Mazda, l'intelligence suprême, comme le dieu unique. Cependant, la popularité de Mithra s'accrût durant le 4ème siècle av. J.-C., et Mithra occupa une nouvelle fois une place privilégiée dans le panthéon perse. Mithra réapparut donc dans l'épigraphie des rois perses à dater d'Artaxerxès II (405-359 av. J.C.), il y était un dieu des armées en même temps qu'un dieu de la justice divine. Les soldats grecs au cours de leurs expéditions en Iran connurent le culte de Mithra. Malgré l'effondrement de l'Empire perse après l'invasion d'Alexandre en 336 av. J.-C., Mithra garda de nombreux fidèles en Asie Mineure et surtout en Arménie. Par la suite la dynastie Parthe de l'Iran ( (247 av. J.-C. à 226 apr. J.-C.) le vénéra et l'inclut parfois dans le nom de ses rois, comme Mithradate Ier le Grand, ce nom signifiant « donné par Mithra ».

    Les Grecs d'Asie Mineure identifièrent Mithra à Hélios, dieu grec du soleil, contribuant ainsi à répandre son culte; il acquit de nouveaux attributs et devint progressivement l'objet d'un culte à mystères. La première congrégation fut créée à Rome, vers 68 av. J.-C., par des soldats adulateurs de Mithra, sous la direction du Général Pompée. Les colonies romaines, nombreuses en Asie Mineure, constituaient des liens entre la Perse et la Méditerranée et permirent la diffusion du mithraïsme dans l'Empire romain. D'autant plus que les légions envoyées par Rome dans les zones frontalières restaient parfois des années en contact permanent avec les Perses et que des régions s'échangeaient entre les Perses et les Romains. Mithra fit son entrée dans la littérature latine vers l'an 80 lorsque le poète Statius écrit: « Que tu préfères porter, le nom vermeil de Titan, suivant la tradition du peuple achéménide, ou d'Osiris frugifère, ou de celui qui sous le roc de l'antre Persique force les cornes du taureau récalcitrant: Mithra! »


    En effet, si le mithraïsme attirait esclaves et hommes libres, le fait qu'il insistait sur des notions telles que la vérité, l'honneur, le courage et la fraternité et qu'il exigeait de la discipline, fit de Mithra le dieu des soldats et des commerçants. On lui dédia des temples et des lieux de pèlerinage à travers l'Empire. Le culte de Mithra se répandit dans tout l'Empire romain de l'Espagne à la Mer Noire en montant vers l'Ecosse dans le nord et en descendant jusqu'au Sahara. De nombreux vestiges de ce culte ont été trouvés en Grande Bretagne, en Italie, en Roumanie, en Allemagne, en Autriche, en Bulgarie, en Turquie, en Arménie, en Syrie, en Israël, en Suisse (Martigny), et en France (Bordeaux, Bourg Saint Andéol dans l'Ardèche, en Alsace, Metz, et ailleurs). A Rome même une série de temples étaient répandus dans toute la ville, mais ils ont été détruits par les Chrétiens. On en compte aujourd'hui à Rome une quarantaine, tandis qu'à l'époque il devait y en avoir trois fois plus.

Selon Ernest Renan, « Si le christianisme eut été arrêté dans sa croissance par quelque maladie mortelle, le monde eut été mithraiste. »


    Les Romains nommaient Mithra Deus Sol invictus, Soleil invaincu. L'empereur romain Commode (161-192 apr. J.-C.) lui-même fut initié au culte de Mithra, et sous le règne d'Aurélien (270-275) le mithraïsme fut proclamé religion officielle de l'Empire et l'empereur l'incarnation terrestre du Soleil. C'est Aurélien qui en 274 déclara le 25 décembre jour anniversaire de la divinité (natalis solis invicti).

   Cependant lorsque Constantin 1er (v. 274-337 apr. J.-C.) se convertit au christianisme en 312 apr. J.-C., le mithraïsme perdit de son influence et, après un bref renouveau sous Julien dit l'Apostat (331-363), ce culte disparut. Ce philosophe et poète, qui avait embrassé le mithraïsme, tenta de restaurer le culte du Soleil. Ironie du sort, il fut tué en 363 apr. J.-C., lors d'un combat contre les Perses en Mésopotamie.



.Plus...

Suffisamment De Ressemblances Agaçantes Pour Les Dignitaires Chrétiens catholiques

 
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Le culte de Mithra me conquit un moment par les exigences de son ascétisme ardu, qui retendait durement l’arc de la volonté, par l’obsession de la mort, du fer et du sang, qui élevait au rang d’explication du monde l’âpreté banale de nos vies de soldats (…) Ces rites barbares, qui créent entre les affiliés des liens à la vie à la mort, frappaient les songes les plus intimes d’un jeune homme impatient du présent, incertain de l’avenir et par là même ouvert aux dieux. Je fus initié dans un donjon de bois et de roseaux…
Marguerite Yourcenar, Mémoires d’Hadrien
Aucune Bible mithriaque, aucun Livre sacré exposant le dogme et les rites du vieux Dieu perse évoqué avec tant de justesse dans le roman de Marguerite Yourcenar ne nous est parvenu. Ce que nous savons de lui et de ses mystères ne peut alors provenir que de l’interprétation des sources littéraires ou archéologiques parvenues jusqu’à nous. Mais aujourd’hui comme hier, Mithra se dérobe dans un brouillard hostile à toutes les certitudes. Ses fidèles n’ont pas trahi leur obligation de secret. Et son culte trois fois millénaire (il survit encore aujourd’hui dans certains rites des derniers zoroastriens) est à nos yeux comme un livre d’images sacrées dont le texte serait perdu.
Le long trajet du Dieu
Ses origines sont indiennes : le Dieu « Mitra » est alors le pendant du terrible et obscur Varuna. Dieu de la parole donnée, de l’amitié fidèle, il est aussi Dieu de lumière - et ce ne sera pas le moindre des paradoxes de voir ce dieu solaire adoré dans des grottes obscures. Les chants sacrés (védas) le lient déjà au sacrifice rituel du taureau (symbole qui dans l’Inde ancienne est … féminin !), dont le sang par lui répandu sauve l’univers du dépérissement. Le sang et la peur, l’obscurité opposée à la lumière caractériseront toute l’histoire du Dieu : d’Inde, il passe en Perse, où le réformateur religieux Zarathoustra, dans sa volonté d’hénothéisme, en fait un simple archange (yazata) du positif Ahura Mazda, l’assistant dans son combat contre le Principe négatif, Ahriman. Mithra y gagne sa forte connotation guerrière, il est décrit dans les textes sacrés d’alors comme faisant moisson des têtes des ennemis. Sous les souverains achéménides, époque des rites savants des Mages, le culte du Dieu au bonnet phrygien se charge d’un ésotérisme et d’une symbolique astrologique qui ne le quittera plus.

L’épopée d’Alexandre met pour la première fois l’occident au contact de Dieu tauroctone (sacrifiant le taureau). Suit une longue éclipse, si l’on ose dire de ce Dieu confondu avec le Soleil dans une même adoration par Darius III, adversaire malheureux d’Alexandre. Pendant deux ou trois siècles, seuls des noms en apportent la trace dans le monde hellénistique. C’est au cours d’opérations destinées à débarrasser la Méditerranée des pirates de Cilicie qui l’écument que le grand Pompée favorise sans le savoir son arrivée en Italie : 40 000 prisonniers, vendus comme esclaves agricoles , s’installent en Italie du Sud, selon Plutarque, la première de nos sources à l’évoquer. Ils amènent avec eux selon l’auteur romain des sacrifices étranges et des mystères inconnus .
Mithra et l’Empire
Si le christianisme eût été arrêté dans sa croissance par quelque maladie mortelle, le monde eût été mithriaste.
Ernest Renan
Arrivé au temps de la République moribonde, Mithra connaîtra son plus fort développement aux deuxième et troisième siècles. Dans un Empire qui déjà craque aux entournures, le Dieu tauroctone multiplie les fidèles, jusque dans la cour impériale, jusqu’aux empereurs eux-mêmes : Néron peut-être, Commode et les Tétrarques sans aucun doute furent mithriastes. Pourquoi une telle faveur ? Dieu de la fidélité, du respect des hiérarchies, il a fasciné les militaires par ses valeurs et par la violence de ses rites. Dieu venu de Perse, colporté par les marchands et les étrangers, il a pour lui l’exotisme de l’Orient, cet éternel désir du Romain (Antoine et Cléopâtre !), jamais totalement assouvi. Dieu sauveur enfin, il sait répondre aux angoisses et aux questions du temps bien mieux qu’une religion romaine ritualiste et figée dans un formalisme mécanique aux froids cérémoniels. Dans l’Empire en quête de religieux plus que de religion, l’avantage est aux cultes les plus chargés de significations et d’étrangetés.
Croyances et rites
Et le culte du Tauroctone ne manque des unes ni des autres. Fermé aux femmes, il se pratique loin des regards, dans des grottes naturelles (telle celle de Bourg Saint-Andéol en France) ou artificielles, aux plafonds voûtés sur lequel est souvent figurée une voûte céleste. La pièce, rectangulaire, comporte sur les deux côtés de larges banquettes sur lesquelles s’étendaient les croyants, la tête tournée vers l’autel ou l’estrade où se situe invariablement une représentation de la tauroctonie. Les multiples stèles retrouvées permettent de reconstituer la geste du Dieu. Mithra naît de la terre, sortant d’un rocher sous le regard du Soleil (Sol) et de la Lune (Luna), aidé par des bergers.
Chose importante : il ne crée donc pas le monde, qui lui est antérieur ; son rôle est seulement de le conserver : tu nous as sauvé en répandant ton sang créateur d’éternité , proclame un graffiti romain. Comment ?
La tauroctonie nous le raconte.
Appelé à l’aide par le messager du soleil, un corbeau, il poursuit le taureau, puis l’ayant immobilisé, et sans doute à contrecœur (le dieu détourne toujours la tête de l’animal qu’il frappe au cou), il l’égorge d’un coup de poignard, répandant son sang sur la terre, revivifiant ainsi le monde : des épis de blé germent sous la bête. Les destructeurs du monde de restent pas inactifs. Aux pieds de l’animal, un chien et un serpent tentent de s’abreuver à la blessure.
Derrière, un scorpion pince les testicules de l’animal, symbole évident qui se passe de commentaires. Sur les côtés, deux petits personnages, les dadophores, portent l’un une torche dressée (soleil levant) l’autre une torche baissée (soleil couchant). Une fois sa tâchez accomplie, Mithra rejoint (ou prend la place) du Soleil, avec qui il partage un repas rituel sur la peau du taureau sacrifié, puis prend les rênes du char solaire.
Telle est l’image de base, le catéchisme premier, visible par tous lors de l’entrée strictement surveillée dans le mithraeum. Mais n’oublions pas l’essentiel : cette scène, mal discernable au fond d’une grotte tenue dans la pénombre, où l’obscurité est à peine trouée de torches et de candélabres, dans la fumées des sacrifices montant des autels dédiés au Dieu DEO INVICTO MITHRAE et sur fond de mélopées dont les résonances barbares effraient les simples de telle sorte que moins ils comprennent plus ils admirent , selon Saint Jérôme, ne constitue que le premier stade. Les mystères de Mithra sont bien autres… et nous échappent complètement. La foi du Pater, chef de la communauté mithriaque de telle ou telle ville, n’était pas celle du simple participant, au premier grade. Au fur et à mesure que l’on progressait dans la secte se dévoilaient de nouvelle révélations. La hiérarchie de la communauté compte sept grades.
On entre dans la secte comme Corbeau, simple officiant -mais quelle émotion devait étreindre le nouveau croyant, initié par ses aînés en Mithra ! Puis l’on gravit les échelons, se rapprochant ainsi progressivement du Dieu : on est successivement le Caché, le Soldat, le Lion, le Perse, le Courrier du Soleil et enfin, grade suprême de la connaissance, le Père. A chaque grade correspond un habit précis, d’or et de rouge pour le courrier du Soleil, habillé en femme pour le Caché… des masques de bêtes recouvrent parfois les visages. Les auteurs chrétiens, plus qu’hostiles à ce Dieu qu’ils accusent d’imiter les mystères de leur propre foi (cf. infra), critiquent fortement ses aspects généraux - qu’ils ne connaissent que par ouï-dire. Ainsi Firmicus Maternus, chrétien tardivement converti : Quant à ses rites, ils en font la révélation dans des antres cachés : toujours plongés dans la sombre désolation des ténèbres, ils fuient le grâce d’une lumière éclatante et sereine. Répugnantes fictions d’un rituel barbare !
Chaque progression correspond une série d’épreuves, et ce sont elles qui ont permis aux chrétiens désormais de plus en plus dominants dans l’Empire de construire une légende noire du culte de Mithra. L’initiation, à quelque grade que ce soit, était présidée par le Pater de chaque communauté. De rigoureux serments devaient décourager toute trahison. Des peintures abîmées permettent d’entrevoir ces « terribles épreuves », simulacres ou réalités propres aux cultes à mystères comme aux sociétés secrètes -et le mithriacisme tient à bien des titres des deux tendances. Dénudés, les yeux bandés, sans doute soumis au feu (Tertullien dit qu’on marquait au front, par un fer brûlant, le nouveau desservant), soumis à des enterrements temporaires, les croyants étaient ensuite soumis à des simulacres de noyade et d’exécution au glaive. Toutes choses destinés à éprouver le courage de ceux qui « frôlaient le seuil de Proserpine ». Attachés par des boyaux de poulets, ils étaient aussi confrontés la précipitation dans les abîmes, à des simulacres ( ?) de bastonnades, à des squelettes ou des cadavres à qui on les attachait joue contre joue. La réalité des épreuves n’est certes pas niable.
Quelle était par contre leur degré de fiction ? On a retrouvé en Gaule, en Angleterre différents ossements humains, des squelettes enchaînés, placés face contre terre dans des temples détruits. L’Histoire Auguste affirme que l’empereur Commode, sinistre bouffon persuadé d’être le nouvel Hercule, profita des ces rites horrifiques pour commettre un véritable crime : Il souilla par un sacrifice humain réel le culte de Mithra pour lequel d’ordinaire on se limite à raconter ou simuler quelque scène capable d’inspirer l’effroi . Mais cette partie est la partie négative du culte. A ces terreurs succédait une consolatio, par une sorte de baptême compréhensible dans ce culte aux forts échos naturistes. Baptême, le grand mot est lâché pour les chrétiens, qui accusent Mithra de parodier sous l’influence du Diable les mystères de la foi chrétienne. Et de citer ces ressemblances qui les gênent tant. Ils arrosent les croyants d’eau, comme au cours des rites chrétiens. La fête de Mithra se fait au solstice, le 25 décembre - jour de la naissance du Christ. Le Père porte un anneau et une crosse, comme l’évêque ; ils pratiquent l’oblation du pain, et comme les chrétiens, partagent un repas dans le temple sous le regard et dans l’intimité du Dieu. Comme le Dieu chrétien, il semble qu’il promette à ses fidèles l’espoir d’une vie future conditionnée par la vie terrestre. Suffisamment de ressemblances agaçantes pour les dignitaires chrétiens… Lorsque l’Empire devint chrétien, le mithriacisme comme les autres cultes païens, n’eut plus qu’à mourir lentement. La « fête païenne » était finie.
Les grands yeux d’orientaux des mithriastes figurés sur les mosaïques du mithraeum de Sainte-Prisque, en Italie, semblent fixés sur des réalités hors du monde, sur ce qu’œil n’a jamais vu , sur des réalités austères et rudes, correspondant bien à la réalité des vies de soldats, socle fondamental du mithriacisme. Le mithriacisme ne mourut peut-être pas tout à fait, et le christianisme où se devine tant de pratiques païennes le perpétue peut-être inconsciemment, dans ce qu’il avait de meilleur. De cette religion fraternelle et accueillante émane la nostalgie d’un monde antique qui s’enfuit.


Un temple dédié au dieu Mithra à Angers   


​Le culte de Mithra et le Christianisme
 

Symbolisme et attributs attachés à Mithra   


​Le Dieu Mithra

Le dieu Mithra

   Récit mythique[modifier | modifier le code]
Selon un récit reconstruit à partir des images et de quelques témoignages écrits, le dieu Mithra nait d'une pierre (la petra generatrix) près d'une source sacrée, sous un arbre lui aussi sacré. Au moment de sa naissance il porte le bonnet phrygien, une torche et un couteau.
    Adoré par les pasteurs dès sa naissance, il boit l'eau de la source sacrée. Avec son couteau, il coupe le fruit de l'arbre sacré, et avec les feuilles de cet arbre se confectionne des vêtements.
Il rencontre le taureau primordial quand celui-ci paissait dans les montagnes. Il le saisit par les cornes et le monte, mais, dans son galop sauvage, la bête le fit tomber. Cependant, Mithra continua à s'accrocher aux cornes de l'animal, et le taureau le traîna pendant longtemps, jusqu'à ce que l'animal n'en puisse plus. Le dieu l'attacha alors par ses pattes arrière, et le chargea sur ses épaules. Ce voyage de Mithra avec le taureau sur ses épaules se nomme transitus.
Quand Mithra arriva dans la grotte, un corbeau envoyé par le Soleil lui annonça qu'il devait faire un sacrifice, et le dieu, soumettant le taureau, lui enfonce le couteau dans le flanc. De la colonne vertébrale du taureau sort du blé, et de son sang coule du vin. Sa semence, recueillie par la lune, produit des animaux utiles aux hommes.
Arrivent alors le chien qui mange le grain, le scorpion qui serre les testicules du taureau avec ses pinces, et le serpent.



Les cultes pré-chrétiens dans le monde antique
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La Toge Et Le Glaive


Les cultes pré-chrétiens dans le monde antique

Avant le christianisme, les fêtes païennes et religieuses étaient nombreuses autour de la date du 25 décembre. Les plus connues étaient les Saturnales du 17 au 24 décembre, le culte de Mithra célébré le 25 décembre et la fête des sigillaires à la fin du mois de décembre.

Les Saturnales
À l'époque romaine, les Saturnales, fête religieuse, étaient fêtées à Rome et dans les provinces romaines du 17 au 24 décembre.
Elles célèbraient le règne de Saturne, dieu des semailles et de l'agriculture. Elles étaient la manifestation de la fête de la liberté (libertas decembris) et du monde à l'envers. Jour de liberté des esclaves à Rome, ces derniers devenaient les maîtres et les maîtres obéissaient aux esclaves.
Les Saturnales ont laissé des traces au Moyen Age dans la fête des fous.


Le culte de Mithra
Venu de Perse, le culte de Mithra s'est répandu au IIIe et IVe siècles av. J.-C. Ce culte présentait de nombreuses similitudes avec des cérémonies et des rites chrétiens : baptème, hostie, repos du dimanche.
Le 25 décembre, on fêtait, par le sacrifice d'un taureau, le Sol invictus (Soleil invaincu) correspondant à la naissance de ce jeune dieu solaire, qui surgissait d'un rocher ou d'une grotte sous la forme d'un enfant nouveau-né.


La fête des sigillaires

La fête des sigillaires, sceaux ou cachets de terre, était une fête romaine païenne. A la fin des Saturnales, les Romains avaient l'habitude d'offrir des cadeaux, en particulier aux enfants : anneaux, cachets, et menus objets. Cette fête des sigillaires donnait lieu à des festins pour lesquels les maisons étaient décorées de plantes vertes.



Aux Origines de Noël : Saturnales et Sol Invictus. 

Aux Origines de Noël : Saturnales et Sol Invictus.
Il y a quelques semaines, l'approche de Noël m'a servi de prétexte à un billet consacré aux jouets de la Rome antique. Or, il se trouve que notre fête chrétienne de Noël a de nombreux liens avec l'antiquité romaine, et je ne pouvais décemment pas faire l'économie d'un article sur le sujet. Nombreuses sont les fêtes chrétiennes que l'on peut rattacher à des célébrations romaines, et à deux d'entre elles en particulier : les Saturnales et la célébration du culte du Sol Invictus.



Les Saturnales.


Saturne (Dessin de Hendrick Goltzius - Musée des Beaux-arts de Rennes.)

Les Saturnales, ce sont sans doute les festivités les plus importantes de la Rome antique. Elles marquent le solstice d'hiver, en célébrant Saturne. A l'origine, il s'agissait d'une cérémonie qui se tenait le 17 Décembre dans le temple dédié au Dieu, mais la durée des célébrations finit par s'étendre : 3 jours après la réforme du calendrier julien, 4 sous Auguste, 5 sous Caligula, et enfin une semaine complète sous Dioclétien, jusqu'au 24 Décembre - voire jusqu'aux Calendes de Janvier. Immédiatement après les Saturnales se tient la fête des Sigillaires, le nom venant du fait que l'on s'échange, entre autres présents, des sceaux (en Latin sigillum) et petits objets de terre cuite.

"L'Hiver Ou Les Saturnales" (d'Antoine-François Callet. ©Musée du Louvre.)

Au départ, les Saturnales commémorent le solstice d'hiver, marqué par la nuit la plus longue de l'année mais aussi, par voie de conséquence, par le retour de l'allongement des jours et, symboliquement, la victoire de la lumière sur les ténèbres. C'est donc tout naturellement que l'on fête les promesses des futures récoltes, en honorant Saturne, dont la légende veut qu'il ait enseigné l'agriculture aux Romains, lors d'un âge d'or mythique où les hommes vivaient égaux dans l'abondance. Dieu des semailles, son nom viendrait d'ailleurs du mot "Sator", qui signifie "le semeur", et il préside à la germination et aux moissons. En marge des Saturnales, d'autres Dieux et Déesses sont aussi célébrés, comme la Déesse Angerona (le 21 Décembre), qui aide à traverser les périodes sombres et angoissantes et guérit de la douleur et de la tristesse.

Arc de Septime Sévère et Ruines du Temple de Saturne. (©Robert Lowe via Wikipedia)



Concrètement, les Saturnales sont un joyeux déchaînement, où toutes les barrières sociales disparaissent momentanément et où l'ordre hiérarchique est bouleversé : tous se réunissent autour des mêmes tables, les esclaves ne reçoivent plus d'ordre et recouvrent pour un temps toute liberté d'action et de parole - ils peuvent railler les maîtres en toute impunité, s'amuser avec eux et même se faire servir par eux. Durant cette période de relâche, aucun acte officiel ne peut s'accomplir et tous les travaux s'interrompent (écoles, boutiques, tribunaux, etc. sont fermés, aucun spectacle n'est donné et même les paysans délaissent leurs champs). En revanche, ces journées de fête sont l'occasion de se réunir en famille ou entre amis autour de banquets, de s'amuser à des jeux collectifs et de sortir dans les rues et les jardins, où l'on s'interpelle joyeusement au cri de : "Io ! Saturnalia !" Pour une fois, les citoyens ne portent pas la toge, mais la tunique des esclaves, et coiffent même parfois le pileus libertatis, bonnet porté par les affranchis.


Les Saturnales. (Sculpture d'Ernesto Bondi - ©R. Fiadone via wikipedia.)

C'est aussi l'occasion de décorer les maisons et de les parer de verdure, avec du houx, du gui et des guirlandes de lierre. On s'offre des cadeaux (saturnalia et sigillaricia) : chandelles de cire, figurines de terre cuite, porte-bonheur, petits bijoux, gâteaux, etc. Les enfants sont particulièrement gâtés, et reçoivent de petites babioles et de petites sommes d'argent (l'équivalent de nos étrennes). Un marché spécial (sigillaria) est ouvert. On se réunit pour des piques-niques, au cours desquels on déguste une galette : celui qui trouve la fève dissimulée dans le gâteau est désigné "Roi du banquet", et peut alors distribuer des gages et donner des ordres ridicules à ses commensaux. On fabrique des figurines grotesques, suspendues au seuil des maisons, qui finiront par être brûlées. Certains spécialistes pensent qu'il s'agissait de représenter symboliquement un sacrifice humain, rappelant une pratique primitive d'expiation en vigueur chez les Pélasges, peuple ayant précédé les Romains dans le Latium : Hercule aurait convaincu les descendants des Pélasges de substituer des statuettes aux victimes humaines. Évidemment, tous ces éléments ne sont pas sans évoquer notre Épiphanie (ça, c'est pour la galette), notre fête de Noël (ça, c'est les décorations et les cadeaux), et bien sûr notre Carnaval (ça, c'est tout le reste !)


Le Culte du Sol Invictus / Mithra.

Bas-relief d'une tauroctonie figurant Mithra. (Thermes de Dioclétien. ©Richard Mortel - Flickr)


De la célébration du solstice d'hiver à celle du culte du soleil, il n'y a qu'un pas. Sans doute est-ce la raison pour laquelle la date du 25 Décembre correspond, pour les Romains, à la célébration du Dieu Sol Invictus (Soleil Invaincu), assimilé à Mithra. Ce jour est connu comme dies natalis solis invicti, c'est-à-dire le "jour de naissance du Soleil Invaincu". Le choix du 25 Décembre n'a rien d'aléatoire, mais se rapporte directement au calendrier Julien qui, à cause d'une erreur de calcul, fixait le solstice d'hiver précisément à cette date.

Sol Invictus. (Musée National de Rome - ©Mary Harrsch - flickr.)

Quelques mots sur ce Sol Invictus. L'épithète a été utilisé pour qualifier diverses divinités romaines au fil de l'Histoire : Jupiter Invictus et Mars Invictus par exemple, au début de l'Empire. C'est à partir du IIème siècle qu'on le retrouve appliqué à Mithra, dont le nom signifie "ami" et "contrat". Mithra est donc à la fois l’ami des hommes, le Dieu de la lumière et celui de la justice.


Mosaïque romaine du Ier siècle représentant Mithra. (© Mary Harrsch - Flickr)


D'origine Perse, le culte de Mithra se répand d'abord chez les soldats romains, qui l'importent en Italie. Il s'y implante rapidement et gagne Rome, devenant le culte le plus pratiqué de l'Empire, le Dieu étant connu sous le nom de Sol Invictus. Au point qu'en 274, l'Empereur Aurélien le déclare religion de l’État, dans l'optique de consolider l'unité des territoires dominés par Rome. Il fait édifier un temple sur le Champ de Mars et crée un collège de Pontifes du Soleil. Certains experts voient plutôt dans cette nouvelle divinité la refondation de l'ancien culte latin du soleil, ou un renouveau du culte prôné par Héliogabale, qui avait amené depuis Emèse le culte du Dieu syrien du Soleil, Elagabal (dont il prendra le nom). Mais la question fait toujours débat, les élites hostiles à la nouvelle religion ayant volontairement assimilé les deux divinités, dans le but de discréditer ce Sol Invictus en le rapprochant de cet Elagabal, de sinistre mémoire pour les Romains... (J'aurai l'occasion d'y revenir un jour prochain.)

Pièce à l'effigie d'Aurélien et de Sol Invictus.

Le Dieu sera vénéré par les successeurs d'Aurélien, y compris par Constantin. En effet, le Sol Invictus apparait à plusieurs reprises sur l'Arc de Constantin, et les monnaies l'associent à ce Dieu jusque vers 325. En 321, Constantin décrète même que le Die Solis ("jour du soleil" - soit le Sunday anglais et notre dimanche) sera désormais un jour de repos. La dernière inscription se référant à Sol Invictus date de 387, mais son culte perdurera au moins jusqu'au Vème siècle puisque Saint Augustin jugera nécessaire de prêcher contre ses adeptes.

Pièce à l'effigie de Constantin et de Sol Invictus.


Religion austère et monothéiste (bien qu'elle cohabite dans l'Empire avec d'autres cultes, auxquels elle se superpose), le culte de Mithra se caractérise notamment par une initiation marquée par une série d'épreuves, suivie d'une sorte de baptême, par aspersion avec le sang d'un taureau. Par des l'abstinence et des rites de purification, les adeptes se rapprochaient de l'astre solaire, symbole de chaleur et de lumière par opposition à l'obscurité et aux démons. Il est la manifestation du pouvoir de Mithra, ange de la lumière, serviteur du dieu Ormuzd représentant la lumière primitive, auprès duquel il tient aussi le rôle d'ambassadeur des hommes.

Du culte païen à la fête chrétienne.



A la même période, le christianisme commence à se répandre, et se retrouve en concurrence directe avec ce culte de Mithra, face auquel les rites liturgiques ont bien du mal à s'imposer. C'est donc pour contrer ces festivités païennes que les Chrétiens adoptent un stratégie fort ingénieuse : il ne s'agit rien moins que d'assimiler la naissance du Christ au retour de l’astre solaire, le Sol Invictus, dans une sorte de démarche syncrétique qui leur permet d'ancrer leur propre célébration dans une tradition pré-existante.

"C'était la coutume des païens que de célébrer le 25 Décembre l'anniversaire du Soleil, au cours duquel ils allumaient des lumières en signe de festivité. Dans ces solennités et les excès de table, les chrétiens ont également pris part. Par conséquent, lorsque les docteurs de l'Église perçurent que les chrétiens avaient un penchant pour cette fête, ils tinrent conseil et résolurent que la vraie Nativité devait être célébrée ce jour-là." (Jacob Bar-Salibi, évêque syrien du 12ème siècle.)



Prêtre de Mithra. (British Museum -©Mary Harrschy - flickr.)

C'est en l'an 354 que le Pape Liberus désigne officiellement la date du 25 Décembre comme celle de la naissance du Christ, avec la célébration du "Natalis Invicti". Cette fusion avec le jour le plus important du culte mithraïen permet peu à peu aux rites respectifs de se mélanger, et au christianisme de phagocyter divers éléments des fêtes païennes liées au solstice d'hiver : décorations végétales (le houx, par exemple, qui se prête parfaitement à une nouvelle interprétation et devient la représentation de la couronne d'épines et du sang du Christ), les échanges de cadeaux, etc. Adaptation d'autant plus aisée que, par bien des aspects, on pouvait trouver de nombreuses similitudes entre les deux croyances... Pour s'en convaincre, il suffit de jeter un œil sur un hymne dédié à Mithra, extrait du Rig Veda :

"Le voici l'Adorable, le Bienveillant,
le Souverain ! Il est né le Seigneur !
Puissions-nous demeurer en sa Bonne Faveur,
En la Sainte Bienveillance du Dieu que l'on célèbre ! " ("Rig Veda" - III, Hymne IV - 4.)

Quant au mot Noël, il dérive directement du Latin natalis, et apparaît pour la première fois en 1112.

Mais les Évangiles ne mentionnant pas la date de naissance de Jésus, celle retenue par ce brave Liberus ne fait pourtant pas l'unanimité, et certaines sectes avaient opté pour le 6 janvier, qui renvoyait aux épiphanies de Dionysos et d’Osiris – deux divinités ayant ressuscité (ça doit vous rappeler quelqu'un). Le 6 Janvier correspond toujours à notre propre fête de l'épiphanie, et marque la célébration de la naissance du Christ par les Orthodoxes.


La Nativité. (de Ghirlandaio - ©Musée du Louvre.)


Si ce fait est communément admis, certains rechignent encore à admettre que le choix de célébrer Noël le 25 Décembre avait bien pour but de le faire coïncider avec la fête romaine du Dies Natalis Solis Invicti... Parmi eux, un certain Joseph Ratzinger, alias Benoît XVI, affirme que la date a été déterminée en toute logique : le 25 Décembre tombe simplement neuf mois après l'Annonciation (25 Mars), soit le jour de la conception de Jésus. Mais le même Pape a aussi reconnu : "Noël a acquis sa forme définitive au IVe siècle, quand il a remplacé la fête romaine du Sol invictus".

Anniversaire réel, ou date choisie arbitrairement ? Ma foi (sans mauvais jeu de mots !), les voies du Seigneur sont impénétrables, et l'important n'est-il pas, au bout du compte, de pouvoir gâter nos proches et passer le 25 Décembre entouré de ceux que nous aimons ? Et ça, c'est finalement aux Romains que nous le devons. Alors, que vous fêtiez Mithra / Sol Invictus, Saturne, le Christ ou n'importe qui d'autre, je vous souhaite à tous un joyeux Noël ! En attendant impatiemment le retour du Soleil... Et je vous retrouve l'année prochaine, après une pause bien méritée.


Sous le soleil de Mithra

.Sous le soleil de Mithra

Par Gabriel Racle – Semaine du 20 décembre au 26 décembre 2005

En dehors des cercles restreints de spécialistes de l’Antiquité ou de l’histoire des religions, on ne parle guère de Mithra. Et pourtant, Mithra a laissé sa marque dans nos sociétés occidentales, une marque toujours vivante.

Pour comprendre ce dont il s’agit, il faut faire un retour en arrière. Depuis des lustres, le solstice d’hiver a fait l’objet d’une célébration, sous diverses formes selon les cultures. Mais le symbolisme en est toujours le même: le solstice d’hiver marque bien la nuit la plus longue de l’année, mais c’est aussi le moment où les jours commencent à rallonger. Sous différentes interprétations, c’est la victoire de la lumière sur les ténèbres.

Chez les Romains, autour de la date du solstice d’hiver, se déroulaient les Saturnales, une période de réjouissance. Elles célébraient le règne de Saturne, dieu des semailles et de l’agriculture. La fête ne durait d’abord qu’un jour; Auguste ordonna qu’elle se célèbre pendant trois jours, du 17 au 19 décembre; Caligula ajouta un quatrième jour.

Pendant la durée de ces fêtes, les tribunaux et les écoles étaient fermés, on ne pouvait entreprendre une guerre, ni exécuter un criminel et les esclaves bénéficiaient d’une liberté pleine et entière. Les maisons étaient décorées de feuillages et de branchages en l’honneur du dieu de l’agriculture.

Aux Saturnales succédait immédiatement la fête des Sigillaires (sceaux), ainsi appelée parce que sa célébration consistait surtout dans l’envoi que se faisaient les Romains de présents, tels que des cachets, anneaux, et autres petits objets de sculpture.

Les enfants recevaient en cadeau des adultes de petits sceaux et autres babioles. Cette fête des sigillaires donnait lieu à des festins pour lesquels les maisons étaient décorées de plantes vertes. Mais le culte le plus pratiqué alors dans l’Empire romain est celui de Mithra, dont le nom signifie à la fois «ami» et «contrat»; le dieu Mithra est l’ami des hommes, c’est le dieu de la lumière et de la justice, qui veille au respect des alliances et des serments.

Ce culte était très répandu chez les soldats romains qui, de la Perse, le transportent en Italie où il s’implante solidement, à Rome notamment. Les adorateurs de Mithra reconnaissaient une divinité unique, manifestée par la lumière des astres, surtout le Soleil, brillant et invincible, ennemi de la nuit et des démons. Mithra, ange de la lumière, était un serviteur du dieu Ormuzd, la lumière primitive, et l’intercesseur des hommes auprès de lui.

Cette religion était très austère; les initiés étaient soumis à des épreuves, puis «baptisés» par aspersion avec le sang d’un taureau. Les prêtres enseignaient que par la pratique de certains rites de purification et d’abstinence, on pouvait participer à la nature des astres lumineux et immortels.

Le 25 décembre, on célébrait Mithra: c’était la fête du Sol invictus, correspondant à la naissance de ce dieu solaire (Dies Natalis Solis Invicti, jour de naissance du soleil invincible), qui surgissait d’un rocher ou d’une grotte sous la forme d’un enfant nouveau-né.

Le choix du 25 décembre provenait sans doute du calcul du nouveau calendrier julien (imposé par Jules César) fixant le solstice d’hiver à cette date erronée. Le culte prend une telle ampleur qu’en 274, l’empereur Aurélien le déclare religion d’État.

Le christianisme, qui commence alors à se répandre, se trouve en concurrence avec ces fêtes «païennes». Comment contrer ce culte qui le menace? Par la mise en œuvre d’un subtil syncrétisme pour assimiler la naissance du Christ au retour de l’astre solaire, au Sol invictus, en s’insérant ainsi dans une tradition déjà existante.

«Ce choix semble avoir été imposé aux chrétiens par l’impossibilité dans laquelle ils se trouvaient, soit de supprimer une coutume aussi ancienne, soit d’empêcher le peuple d’identifier la naissance de Jésus à celle du Soleil», d’expliquer Arthur Weigall dans Survivances païennes dans le monde chrétien (Paris, Payot). En 354, le pape Libère désigne officiellement le 25 décembre comme fête de la naissance du Christ, devenue Noël en français vers 1112, par évolution de l’ancien français nael, du latin natalis (dies), soit «le jour de la naissance».

Auparavant, on ignorait cette célébration, instituée pour contrer le culte de Mithra. Plusieurs dates avaient été avancées pour la naissance du Christ: le 6 janvier, le 28 mars, le 19 avril ou le 29 mai. Certaines sectes avaient choisi le 6 janvier, qui correspond aux épiphanies de Dionysos et d’Osiris – deux divinités de la végétation qui, comme le Christ, meurent et ressuscitent – et à la sortie du soleil dans la constellation de la Vierge, moment important pour les astrologues de l’Antiquité.

Aux IIIe et IVe siècles, c’est le 6 janvier, qui voit «l’épiphanie», c’est-à-dire la «manifestation» du Christ, date à laquelle l’Orient chrétien célèbre sa naissance.

Ainsi la tradition des cadeaux, des décorations, des bons repas associés aux fêtes de fin d’année a de lointaines origines et si Noël se célèbre le 25 décembre, c’est à Mithra que nous le devons. L’histoire est une continuité. (La tradition du sapin de Noël est plus récente et donne lieu à diverses hypothèses, dont l’une la fait remonter au XVIe siècle, en Alsace.)