Le boudhisme tibétain

     Le Dalaï lama, un imposteur comme le pape ?


​ Bouddhisme: vient droit du monde des ténèbres   

Le Dalai Lama est la marionette des illuminatis pour la partie Boudhiste du monde

Le Dalai Lama, le Loup en habits de Moine.

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​J'ai brûlé ma robe de moine du bouddhisme maha-vajrayana tibétain il y a quelques années non sans raisons.



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J'ai brûlé ma robe de moine du bouddhisme maha-vajrayana tibétain il y a quelques années non sans raisons.

Comme beaucoup de frères et soeurs pauvres et critiques j'ai eu beaucoup de difficultés à supporter la restauration politique, en France et en Inde, de la hiérarchie bouddhique en tant qu'une structure sociopoliticoreligieuse du bouddhisme régional du Tibet.
Cette structure sous-jacente aux enseignements généraux sur le bonheur, l'amour et le bien-être me paraîtra l'une des causes de l'effondrement du bouddhisme au Tibet avant le XXème siècle.
Je sous-entends ici qu'il existe un bouddhisme tibétain dont peu de personnes parlent en Occident, qui ne relève d'aucune institution ou hiérarchie et qui est à mes yeux le fer de lance du bouddhisme tibétain. Celui des errants. Ce bouddhisme jouera dès le IXème siècle un rôle important face à l'altérité, à la criminalité, au vagabondage, tout en demeurant farouchement opposé à la politisation du religieux et à l'économie des monastères.
Une politisation et une économie auxquelles s'attaquera le roi Langdarma au début du IXème siècle. Ce roi, non croyant malgré la manifestation du yogi bouddhiste Padmasambhava, l'un des contributeurs historiques du Dharma d'Etat au Tibet, exterminera la totalité de la population monastique et détruira la totalité des monastères du Tibet...

Il m'apparaîtra impossible d'adhérer aux causes politiquement correctes, unilatérales, "de la misère au Tibet post 1949", comme à l'absence de cohérence des élites monastiques Gelugpa, Karmapa, Kagyupa, Nyingmapa, durant la guerre sino-japonaise de 1894-1895, lors de l'invasion britannique de 1904 ou lors des rédactions successives des constitutions républicaines par le gouvernement Chinois de mai 1931, de 1935, proposant la quasi totalité des moyens de la réforme constitutionnelle engagée pour le futur Tibet libéré, dès 1961, par le gouvernement Tibétain en exil... sur le lit, bien sur, d'un million de tués.

S'intégrer à la Chine républicaine dès la séparation constitutionnelle des pouvoirs de Sun Yat Sen en 1911-1912 (l'un des points majeurs de la constitution du futur Tibet libéré : multipartisme, système parlementaire, pouvoir executif, législatif et judiciaire, président élu...) aurait été, sans aucun doute, une voie de sagesse et de clairvoyance qui aurait peut être épargné un million de tués. Une voie qui n'aura pas été envisagée. Le centralisme monastique politique de Lhassa (l'Etat de droit ?), bien dissimulé sous le principe d'Autonomie territoriale, en sera sans doute la cause.
"L'Etat de droit" tibétain acceptera, toutefois, pour d'évidents intérêts familiaux, politiques et économiques, la souveraineté Mongole et la suzeraineté impériale Mandchou, 800 ans durant, XIIIème -XXème siècles. Durant cette longue période les seuls religieux à souffrir de leur condition seront les Bun (religion pré-bouddhique).Les Bun devront, en effet, leur extermination aux sectes bouddhistes d'Etat Gelugpa, alliées aux mongols, puis aux sectes bouddhistes bellicistes Kagyupa, Karmapa (aujourd'hui très répandues en Europe, en Asie et aux Etats-Unis)...

L'attachement des "rois bouddhistes" aux privilèges, aux titres nobiliaires, à la terre, aux réserves-or, argent, à la couronne aura sans doute été une cause majeure de l'écrasement politique du Tibet avant 1911 et expliquera sans doute l'inaptitude au gouvernement de ce pays.
Une inaptitude que ne peut expliquer l'enseignement traditionnel sur le bien être, le détachement, l'harmonie et la gratitude. Des recherches, du reste, seront menées au Japon sur ce point précis de "l'harmonie bouddhiste" par les chercheurs bouddhistes Ichikawa Hakugen, Matsumoto Shirô, Hakamaya Noriaki, Brian Daizen Victoria (voir Ch II sur les causes et les effets).

Je suis convaincu que l'aristocratie tibétaine entretenue en Inde (le pauvre subissant toujours de mauvais traitements dans les townships tibétains) et dans le monde ne pourra sauver le Tibet de sa part obscure : un Etat se résumant sociologiquement à une institution théocratique et aristocratique clientéliste; que son développement à partir de la structure préservée du pouvoir d'ancien régime (au sein de la sphère du droit privé en asie comme en occident), contribuera à l'effondrement de ce qui reste comme à l'occlusion de ce qui sera restauré.

Bruno Philip écrira en mars 1999 dans les pages du Monde Diplomatique : "Avez-vous conscience de ce qu'a mis en place le régime de Pékin depuis 1950 ?", comme si ce constat pouvait effacer les dérives totalitaires de l'ancien régime au Tibet. La France aime rappeler que le conflit sino-tibétain a fait 1 million de morts mais elle ne veut pas entendre ce qui a conduit au génocide.
Si je condamne la Chine je ne peux toutefois fermer les yeux sur la responsabilité religieuse et politique (pénale ?) des principales familles aristocratiques, monastiques, gouvernementales pré 1949, lesquelles se "battent" toujours en exil, non pour les droits fondamentaux de l'homme et les droits shakyamuniens de l'homme réprimés durant des siècles au Tibet, mais pour la conservation des privilèges historiques, la restauration des institutions autocratiques bouddhiques autrement dit du centralisme monastique, la maîtrise oligopolistique du travail .... fiefs, serfs, esclaves, corvées, justice arbitraire, contrôle des naissances, des propriétés, dettes héréditaires.

La tradition institutionnelle du bouddhisme vajrayana et mahayana établira que les schèmes inconscients qui sous-tendent la structure sociale de la pauvreté sont représentatifs; des schèmes, une structure sociale héréditaire auxquels les individus et les groupes doivent se conformer.
Cette même tradition établira également très clairement que les schèmes qui sous-tendent la structure sociale du royaume et des rois libérés de l'inconscient sont purs et parfaits.
Pour résumer, le pauvre est guidé par les schèmes inconscients impurs qui justifient sa qualité d'esclave, de serf, d'endetté.
Il apparaitra cohérent aux lignées tantriques qu'un roi guide la hiérarchie par la maîtrise des modèles religieux et juridiques pré-pensés (transmis par des rois libérés de l'inconscient et donc purs) et que soit préservé le culte ininterrompu des généalogies (ancêtres, titres et privilèges) liées aux déités et aux idoles tantriques consacrées dotées d'une forte personnalité juridique (l'on devient aisément par le don et le culte -et c'est également vrai en Inde, en Chine, au Japon- la propriété privée d'un dieu ou d'une idole).

Si je n'hésite pas à exporter le concept occidental de "féodalisme", je ne cherche pas cependant à démontrer une similitude avec l'effondrement du féodalisme européen au XIVème siècle provoquant selon Jurgen Habermas l'avènement de l'espace public et de l'Etat moderne. Je ne vois pas, en effet, dans l'avènement de l'Etat communiste Chinois celui de la "chose publique tibétaine".
Charles Le Blanc dans "Etat et société sous la premiers Han" évoquera l'existence du féodalisme et des Royaumes féodaux en Chine et leur abolition politique par l'avènement de l'Etat Impérial... Cet avènement, qui reconnait le féodalisme dans la région, posera la question très intéressante du bien des individus vivant dans une société déjà structurée par le droit coutumier (hier le Tibet) face aux nouveaux pouvoirs d'un Etat souverain, l'Etat impérial (aujourd'hui la Chine populaire).
Je ne crois pas que cette problématique, sans chercher à tout prix une équivalence avec la question féodale tibétaine, soit, toutefois, honnêtement appréhendée par la diaspora bouddhique (qui s'assimile à l'Etat de droit tibétain) face au voisin chinois.
Je ne crois pas que les élites tibétaines en exil se soucient beaucoup des biens ou des richesses des tibétains ordinaires, un bref examen des lois royales héréditaires montrera qu'elles y sont opposées. Les ethno-anthropologues juridiques enfonceront le clou en se préocupant seulement des codes sans jamais analyser réellement la structure sociale, les différents modes de production, d'exploitation primitif ou de servage, les modes de l'endettement héréditaire.
La problématique appréhendée par Charles le Blanc à propos du droit coutumier chinois ancien face au jaillissement de l'Etat impérial me fera prendre conscience du rôle de la concurrence économique (hautement lucrative et réservée) entre les familles royales bouddhistes.
Cette concurrence imposera un jeu (religieux et séculier) à somme nulle "je gagne, tu perds".
La propriété foncière, par exemple, au Tibet du VIIIème siècle au XXème siècle - et déjà en Chine sous les Han- et le travail obligatoire, seront la base de l'enrichissement de la classe dominante et de l'asservissement de la classe laborieuse.

Qu'il suffise pour s'en convaincre de lire les principaux points de la constitution tibétaine du futur Tibet dans sa traduction du 26 février 1992, signée par le Dalaï Lama.
Les lignes introductives (que l'on peut mettre en perspective avec le tableau des chronologies des Dalaï Lama des tibétologues L. Petech et M.C. Goldstein, reproduit dans mon introduction II-2) disent :
"Under Tibet's King and Dalaï Lama, we had a political system that was firmly rooted in our spiritual values (inséparabilité du politique et du religieux réincarné en tant que source de l'organisation sociale conformément aux codes juridiques royaux du XVIIème siècle). "As a result, peace and happiness prevailed in Tibet"...
Le principe constitutionnel consacrant le système économique du futur Tibet libéré dira : "Avoiding the two extremes of capitalism and socialism, Tibet will formulate a special economic system to suit its own needs. The taxation system of Tibet will be based on income criteria". Autant dire que rien n'est dit et c'est bien le problème. <The Office of Tibet, 31.10.2002>


Je n'ai jamais pu admettre l'obsession tibétaine élitiste/patriotique pour les généalogies, les titres héréditaires, les privilèges, les fortunes. Une obsession renforcée par des responsabilités gouvernementales plus ou moins légitimes, pour ne pas dire contestées, des moines-lama héritiers.
La constitution tibétaine de 1963, élaborée en 1961 en exil pour le futur Tibet, dit pourtant en introduction al. 9 :
"(...) In an attempt to democratize the exile Tibetan Administration, the Assembly of Tibetan People's Deputies was entrusted with the autority to abolish the traditional bipolar system of appointing monk and lay officials to each position. The Assembly also annulled all the hereditary titles and prerogatives granted to small groups of people under the old system (...)".

J'ai refusé toute obligation morale contraire aux enseignements, au jugement, à la sensibilité; le libre examen étant une vertue défendue par le sutra Kalama (agama et nikaya du bouddhisme populaire chinois, vietnamien, birman ou cinghalais).
Les menaces de mort proférées à mon égard par les lama-icônes/idôles/déités de la "voie royale" (pour le cas où je déciderais de changer de tradition ou de cesser), confirmeront les raisons de mon refus. S'opposer à un lama, au sommet de la hiérarchie sociale traditionnelle codifiée, comme du reste à un bonze de la voie impériale au Japon ou à un prêtre du shinto d'Etat durant l'ère Meiji, 1868-1912, est toujours considéré comme un crime de lèse-majesté, "taigyaku jiken" en japonais.

L'on pourra lire à ce sujet, la très interessante histoire judiciaire des moines contestataires condamnés à la peine de mort et à la prison pour crime de lèse-majesté : "Uchiyama Gudô, 1874-1911, Takagi Kenmyo, 1864-1914, Mineo Setsudô, 1885-1919" (ch.III de "Le Zen en guerre, 1868-1945", Brian Victoria, Seuil, 2001).
Cette affaire constitutionnelle du crime de lèse-majesté au Japon entre 1910-1911 - si essentielle dans les codes royaux tibétains selon l'ethnographe juridique R.R.French entre le XVIème siècle et le XXème siècle - sera considérée par Tadakazu Fukase et Yoichi Higuchi (juristes japonais) comme la plus sombre des affaires de l'histoire de la justice japonaise. 12 socialistes japonais seront à la même époque, et pour un même crime, condamnés à la peine de mort.

Brian Victoria écrira une lettre à Roland Rech (l'un des dirigeants français de l'Association Zen Internationale de Paris, A.Z.I.) sur cette question si importante de l'insubordination et sur celle du devoir de désobéissance :
"What I find so TOTALLY UNACCEPTABLE (...) is the manner in which Sawaki (Sawaki Kôdô, 1880-1965, guru du célèbre Dashimaru Taisen,1914-1982, fondateur d'A.Z.I.) turns the Buddha Dharma as expressed by Zen master Dogen (1200-1253) into an instrument of support for a totalitarian ideology that taught "orders are to be obeyed, regardless of content" in order to "become a faithfull retainer of the Emperor and a perfect soldier". I would ask Roland just what he thinks of a man who urged blind obedience to one's superiors in the name of the Buddha Dharma, especially blind obedience to superiors who ordered the killing of millions of their fellow Asians (W.W.II) committing atrocity after atrocity in the process ?".

"Be the best soldier you can be. This is the Buddha Dharma !" dira même Gudo Wafu Nishijima, disciple de Sawaki, lors d'une conférence à San Fransisco intitulée "Japanese Buddhism and the Meiji Restauration".... "I would ask Roland, écrira encore Brian Victoria, is this teaching of an authentically enlightened master ?" (Tribune des débats de A.Z.I, internet, à propos de "Zen et guerre ")

Nourri par le bouddhisme emblématique du prince renonçant Shakyamuni - non militariste, sans Etat et sans richesse - et exclu des centres de dharma pour "pauvreté et inaptitude physique (!?)", je ne jurais à l'époque, très naïvement, que par la pureté et la pauvreté, également emblématiques, du moine errant.

J'ai été, de fait, ordonné moine en Inde, à Clement Town (Uttar Pradesh), auprès, ironie du sort, de l'une des familles Nyngmapa (& Karmapa-Kagyu) les plus militaristes et les plus corrompues de la free-tibet connection, si l'on juge, toutefois, l'indice de corruptibilité par l'aptitude du groupe à exploiter financièrement ses titres et ses privilèges nobiliaires (le volume des dons immobilers, fonciers et des offrandes monétaires étant toujours proportionnel aux qualités, aux nombres des titres héréditaires et des privilèges).
Je veux citer, ici, la famille Nyngmapa Mindröling, type même de la famille d'ancien régime, xénophobe, discriminante, raciste, militariste, capitaliste, antidémocratique et violente.
Le fascime mondain préservé de cette famille ne m'apparaitra pas immédiatement, dissimulé qu'il était sous le discours entêtant des "héritiers lignéagés parfaits" de la "tradition préservée" de Bouddha Shakyamuni : 44 maîtres depuis Shakyamuni (standard structuro-fonctionnaliste des lignées institutionnelles de rois bouddhistes réincarnés, monastiques et laïcs, depuis les origines).

Shakyamuni représentait depuis toujours à mes yeux l'évidence du partage, du socialisme sans parti et sans Etat, du bouddhisme individualiste et égalitaire, de la vie parmi les pauvres. Je fis donc, à cette époque, inexpérimenté et bien malgré moi, un choix de moyens opposé à mes convictions religieuses, politiques et sociales fondamentales.

Par "fascisme mondain préservé" j'entends ce que les juristes T. Fukase et Y. Higuchi nomment au Japon "fascisme du Tennô" (de l'empereur), un fascisme se caractérisant au Tibet par la volonté des rimpoche (lama, moine ou laïc de haut rang) d'imposer un service total pour le lama ("kokutaï" au Japon, service total pour le Tennô).
Le fascisme mondain tibétain (fascisme des communautés) organisé autour de la volonté du lama/idôles/déités et de sa généalogie (ancêtres, maîtres, familles, propriétés) implique un système qui organise la communauté des fidèles uniformément jusqu'au niveau de la vie quotidienne, éliminant graduellement toutes résistances et mobilisant la/les communauté(s), la région, la nation (?) à la guise du pouvoir religieux pour des raisons purement religieuses, politiques, économiques, parfois guerrières.
Les groupes institutionnels bouddhiques tibétains Gelugpa, Nyngmapa, Sakyapa, Karmapa, Kagyupa, agissant chacun comme un parti unique étatique; chaque formation se rassemblant pour soutenir la politique d'un Dalaï Lama, d'un Karmapa, d'un Panchen Lama, d'un chef religieux, familial, unique....
T.Fukase, Y.Higuchi diront (dans le contexte voisin japonais) "pour servir le Tennô, le souverain, la divinité vivante ou le dieu vivant..". (voir notes 3-1 et 4-1 du Ch.I)

La famille bouddhiste Mindröling s'avéra grâce à un savant dosage de dissimulation et d'opportunisme monétaire une hiérarchie orthodoxe fondamentaliste (guère différente, au pied de la lettre, d'une famille politique orthodoxe Taliban, menacant de mort les hérétiques, les femmes infidèles et les libres penseurs de la foi -la comparaison vaut également pour les autres familles historiques tibétaines Karmapa, Nyingmapa, Gelugpa, Sakyapa), un parfait soutien aux Dalaï Lama et aux rois autocrates Karmapa (jouant comme toutes les familles royales tibétaines sur l'autorité stratégique que représente l'opposition de deux couronnes au sein d'une "même famille/nation bouddhique").
La hiérarchie Mindröling était intégrée aux hiérarchies ritualistes soutenant la "lignée" des Dalaï Lama. Elle était à ce titre l'un des lobbys les plus "côtés" des milieux d'affaires bouddhistes de Taïwan, de Singapoure, de Hong Kong, de Tokyo, des Rotary's et des Lion's Club indiens, américains, européens, canadiens.
Mindröling était en fait un club tantrique fortuné très select et très fermé comme la plupart des monastères trantiques tibétains de "l'ancien régime" liés à l'occident fortuné, réactionnaire et militariste .

Ces clubs dirigés selon l'expression des opposants socialistes tibétains par des "business-lama" ou des "golden card lama" étaient ouverts également à des "clients socialement irresponsables" tels que les groupes d'investisseurs locaux mafieux (promoteurs immobilers, banquiers, commerçants), à certains représentants du RSS (Corps National des Volontaires, droite indienne ultranationaliste), du BJP (Bharatiya Janata Party, Parti Pour le Peuple Indien de A.B. Vajpayee et L.K. Advani) spéculant sur la chute de la démocratie indienne et l'avènement d'un national-socialisme indien...où encore à des familles politiques de l'ultra droite militariste française, britannique, canadienne, américaine.
Les familles autocratiques Gelugpa, Karmapa, Nyngmapa (Kangyur, Wangyal, Khyentse, Dudjom), Kagyupa et vassales* seront par exemple, et par la seule puissance de l'intérêt privé, liées à la politique anti-musulmanne, anticommuniste et anti-marxiste du clan Bush, grand-père, père et fils, aux lobbys et aux conseillers politiques du CPD, du PNAC - Via Paula Dobriansky, signataire et vice-présidente du Council on Foreign Relations/CFR, membre de la commission Trilatérale, Council's first George F. Kennan Senior Fellow for Russian and Eurasian Studies - à la CIA (I) (II) et au FBI, lire à ce sujet "US President Bush Continues to Support Feudal Separatists" sur le site de Workers World News dans Revolutionary Worker Online, ainsi que notre chapitre III-1 et III-2 "l'invention politique du principe d'irresponsabilité, de la pénalisation intensive de la misère et les régimes de responsabilité spécifiques".
Les familles autocratiques Sakyapa ouvriront également leurs secrets d'Etat à la très bushienne Yale University.
Toutes les familles bouddhistes autocratiques tibétaines citées, et celles de moindre représentation, ne s'opposeront jamais aux corvées publiques, privées, au fouet judiciaire, à la déportation pénale, au travail forcé gratuit héréditaire (wula en tibétain).

*Lire également notre propos sur la position de Victor Trimondi, seconde partie de notre Forum et "The Nazi Connection with Shambhala and Tibet" du tibétologue américain Alexander Berzin confirmant le propos sur la collaboration des élites religieuses tibétaines et du gouvernement tibétain au nazisme peu avant la Shoah ("les juifs célèbres collabos/Sven Hedin" d'Hannah Arendt) et les activités du "Tibet Institute/Sven Hedin Institute" incorporé au Ahnenerbe SS/"Bureau for the Study of Ancestral Heritage" par Hitler et Himmler dès 1935...

Biblio anthropologique, jurdique et sociopolitique sommaire en fin de l'Introduction IV et en fin du ch.II : "(...) Le Systeme de Servage Feodal au Tibet", Yuan Sha, CNRS, Centre d'Etudes Himalayennes de Villejuif, 2000, "Myth and Reality, Western Concepts of Tibet embrace more myth than reality" par Foster Stockwell (F.Stockwell est écrivain Américain et fils de missionnaires du Chengdu-Southwestern, Chine) et "Through the Eye of a Forgotten Minority, My first Exposure to the lies of the Tibet Independance Movment", par Grain (opposante bouddhiste du Mahayana à la fois Mongole et Chinoise, née à Taiwan en 1951, aura quitté Taïwan pour les Etats-Unis en 1966 et combat, depuis, les dérives propagandistes bouddhistes, particulièrement celles du mouvement tibétain pour l'Indépendance.

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Durant un séjour Indien divisé en trois périodes sanitaires et s'étendant sur près de trois ans (après trois années d'errance en France) je fus ordonné moine mais sans droit religieux. J'errai encore sans succès de Dharmasala (Himashal Pradesh) à Gangtok (Sikkhim), à quelques kilomètres de la frontière Chinoise.
Faute d'argent, de recommandations écrites, signées ou portant un quelconque sceau familial reconnu par la diaspora, l'on ne peut en Inde, aux Etats-Unis ou en Europe, accéder à un enseignement tantrique de longue durée valable ou à des retraites longues et sérieuses.
Comme l'écrira le Dalaï Lama dans sa conclusion au futur projet de constitution tibétaine : "Although technological advancement has brought material prosperity to much of today's world, it also resulted in the loss of respect for human beings".

Escorté par des agents indiens des services de police et par des agents militaires spéciaux (aux yeux des moines dénonciateurs j'étais tour à tour imposteur, voleur, assassin, délinquant sexuel, toxico, traffiquant, espion chinois, agitateur révolutionnaire, etc...) j'appris à survivre aux réseaux monastiques et à la structure totalitaire de l'organisation sociale (les monastères tibétains affirmant pourtant être des organisations laïques pour les laïcs).
Il s'agissait en fait d'un très classique et très féodal système de protection interne et externe. Le principe constitutionnel n°2 sur la nature de la vie politique au Tibet libéré, dira cependant ceci :
"The Tibetan polity should be founded on spiritual values and must uphold the interest of Tibet, its neighbouring countries and the world at large. Based on the principles of "Ahimsa" (non violence et amour), and aimed at making Tibet a zone of peace, it should uphold the ideal of freedom, social, welfare, democracy, cooperation and environmental protection".

Je mendiai les enseignements, courbé devant chaque moine-lama durant un mois, deux mois, trois mois... six mois, un an, deux ans, trois ans, auxquels s'ajoutaient trois années de mendicité et d'exclusion en France... et portai la robe traditionnelle sans obtenir pour autant la moindre compassion d'aucun érudit. J'étais le "macaque", le "voleur", le "déviant" ou le "dingue qui plonge dans la merde", selon.

Cette souffrance culminait lorsque mes amis parias, ramasseurs de charognes, garçons de courses, balayeurs, vendeurs de thé, couturiers étaient maltraités...
Il y avait la famille Amdo et langue de boeuf, "moine débile", appelé ainsi parcequ'il tirait une" langue de boeuf" quand un lama le battait à mort ou quand il avait une crise d'épilepsie. Les moines punissaient et frappaient réellement "afin de purifier le karma des malheureux, des sans droits"; "la purification par la douleur" étant une "vertu pénale divine" chez les lamas, les brahmanes, les bonzes, les moines chrétiens, les juges orthodoxes de la Charia, les magistrats indiens ou encore chez les policiers hindouistes.
La répression, du reste, sera appelée "le coup de Dharma" (dharma pour enseignement spirituel, consigné dans les codes juridiques anciens), si l'on en croit toutefois le très estimé juge indien David Annoussamy (se référer à son essai "Usage de la douleur par le droit" et à la confrérie progressistes des pénalistes français du Centre d'Histoire Judiciaire de Lille) : ...
Il y avait également la naine boiteuse "roue du dharma", qui cherche toujours, je crois, un mari honnête.
J'avais été (trois ans en Inde, trois ans en Europe) un "landless" relevant d'une authentique catégorie juridique codifiée tibétaine, celle des personnes sans droit.

Biblio juridique : Codes royaux des rois Karmapa en 13, 15 et 16 articles, 1623-1959, et Codes royaux des Dalaï Lama, 1650-1959, toujours transmis et préservés dans les monastères d'Etat, dans le "Golden Yoke" ou le "Joug Flambloyant", Ethnographie Juridique du Système Légal Tibétain pré-1959, R.R.French, thèse de doctorat soutenue à Yale University, 2 vol. CNRS, CEH et tableau comparatif des catégories juridiques des personnes propre aux deux codes dans l'introduction II-1 "Echelles Tibétaines des inégalités graduées". "Le droit Indien en marche", David Annoussamy, Société de Législation Comparée, Paris, 2001.

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La violence imposée comme une vertu sera l'une des causes de mon divorce d'avec ce modèle pré-pensé du bouddhisme puis d'avec le bouddhisme.
J'ignorais en fait, à cette époque, la qualité de cette mutilation, à la fois religieuse et pénale, bouddhiste et non bouddhiste, dissimulée sous la forme du symbolisme ésotérique.
Je compris, plus tard, qu'au Tibet la pénalisation de la misère, extrême, comme en Inde, était l'expression religieuse d'une sanction, qui avait la force d'un jugement en pénal (qui parfois en était un) et qu'aucun roi en robe ne remettrait en question...
L'homme au Tibet, né pauvre, sans terre, sans toit,sans argent, n'avait "religieusement" ou "civilement" aucun droit. Sa vie croulait sous le poids des fautes de toutes ses vies (karma).

La loi tibétaine ( le droit coutumier ?) reconnaîtra même des contrats pour lier les endettés aux maîtres.
La dette économique sera héréditaire pour les paysans insolvables, et la dette karmique liera le père et le fils sans terre et sans toit, aux seigneurs, aux moine-lama ou aux fonctionnaires du gouvernement.
Des seigneurs auront le droit de mutiler les insoumis et des maîtres bouddhistes pédophiles de hauts rangs (y compris des lama-rimpoche de l'entourage du dalaï lama) se reconnaîtront le droit de se divertir avec des "sex-toy", des enfants partenaires passifs "homosexualisés", les "drombo".

Biblio sociale : "The Struggle for Modern Tibet : The Autobiography of Tashi Tsering", Tashi Tsering, né en 1929 ex-danseur (13 ans) de la troupe personnelle du XIIIème Dalaï Lama, quotidiennement fouetté et battu par ses professeurs, échappe au groupe "drombo", réfugié aux USA, dîplomé de l'Université de Washington, retourne au Tibet en 1964 pour contribuer à la reconstruction socialiste, est arrété pour "activités contre-révolutionnaires" durant la Révolution Culturelle en 1967, demeure en prison jusqu'en 1973. Il est aujourd'hui professeur d'anglais à l'Université de Lhassa. Ce livre autobiographique est écrit avec William Siebenschuh, Case English Professor et Melvyn C. Goldstein, Head of Case Western Reserve's anthropology, Cleveland, Ohio, 1997.

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Mes amis épuisés et malades se laissaient mourir ou disparaissaient.
La Chine, l'Inde, le Tibet, la brutalité de la vie envers les plus faibles, les rapts, le terrorisme, les mafias, les mensonges et les faits historiques falsifiés, la concurrence électorale déloyale, la drogue, la prostitution, se conjugaient à l'histoire du Grand Tibet dissimulée au coeur de l'Inde aryenne, sous les drapeaux nationaux-communautaristes des Karmapa, des Gelugpa, des Nyingmapa, des Kagyupa, des Sakyapa, du RSS, du BJP, des sociétés OGM internationales...
J'ignorais deux faits à cette époque, le premier, que le jeu fascsiste mondain des rimpochés se developpait très rationnellement conformément à la puissance du consensus sur la paix bouddhiste communautaire internationalisée, le second, que je foulais une terre qui, malgré sa misère, avait détruit l'intouchabilité et intégré le paria à la liberté constitutionnelle, civile et religieuse, à l'égalité pénale : 1951, abolition de l'intouchabilité en Inde par le paria Ambedkar, et abolition par la Chine communiste des corvées publiques et privées au Tibet.

En fait, pour reprendre une expression du réfugié Tsewang Y. Pemba à propos des riches et des pauvres au Tibet (les riches gardiens des codifications juridiques et les pauvres catégorisés sans droit), "il me semblait que les différences étaient telles qu'on aurait dit qu'il s'agissait de personnes de races différentes" (Tibetan Review, New Delhi, 12 juillet 1977).

Biblio sociale "When The Serfs Stood Up In Tibet" (histoire de deux serfs Tibétains libérés par la révolution paysanne de 1959), par Anne Louise Strong (syndicaliste travailliste US de Seattle, éditrice du Seattle's Union Record, 1919, historienne du mouvement syndical et correspondante de presse en Union Soviétique et en Chine Populaire), Wessel and Lieberman, Booksellers Inc. Seattle et New World Press, Pekin, 1960; et "The CIA provided the Tibetan exile movement with $1,7 million and paid the Dalaï Lama a subsidy of $180 000 annually during the early 1960s", Los Angeles Times-Associated Press O9-15-1998 et "Propaganda with the backing of American Congress" in "the Method of Propaganda", by Grain.
What's CIA up to with Dalai Lama? Workers World Web (26/8/1999)

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Bodghaya, lieu d'éveil de Bouddha Shakyamuni, un arbre, une rivière et une plaine alluviale, était désormais sanglé par du barbelé militaire, des intérêts mafieux, des murs d'enceintes, des forteresses monastiques.
Tel apparaissait le monastère Nyngmapa des rois bouddhistes Khyentse, fierté des banquiers-yogis indiens et des casuistes néolibéraux tibétains.
Le temple-palais, comme surgissant d'un décor hollywodien, jouxtait celui du dalaï lama et celui, en béton, architecturalement tibétanisés, de The Bank of India.

J'avais séjourné loin de la rivière parmi les buffles, les cochons noirs, les forêts de cannes et les villages écrasés par la faim, la maladie, la mort, la chaleur, l'humidité du Bihar. De la misère triomphaient, seules et arrogantes, les théostructures du bouddhisme d'Etat tibétain et de la banque nationale Indienne.

"Les démons tantriques pouvant voler", chaque porte de moine et de lama disposait d'un cadenas, de deux cadenas, de trois cadenas, en haut, au milieu, en bas, enfermant à triple tour la vocation sociale du bodhisattva, tournant le dos à la souffrance de la vie séculière.
Il n'était pas rare à l'heure de la digestion et de la sieste de surprendre un tulku-lama pédalant sur un vélo flambant neuf, insouciant, des fleurs de jamin aux oreilles, alors que dans l'ombre du mur d'enceinte haut de six mètres, recouvert de barbelés, les parias vivaient dans la boue, sous des bâches et mouraient.
Le principe constitutionnel n°5 sur les droits fondamentaux du Tibet libéré dira ceci : "All Tibetan Citizen will be equal before the law. They are entitled to equal rigths without discrimination on grounds of sex, race, language, religion, social origin, etc..."

L'histoire moderne de l'Inde (certains diront marxiste et écologique selon Romila Thapar et Vandana Shiva) authentifiera au moins deux faits, le premier, que les moines des institutions royales géantes du Tibet vivent royalement dans un contexte de prospérité économique jalousement défendu. Ce qui n'est pas le cas pour les minuscules communautés tibétaines ghettoïsées.
Le principe constitutionnel n°6 sur les "autres droits fondamentaux" du Tibet libéré dira ceci : "All Tibetan citizens wil have the right to life, liberty and property ; and freedom of speech and expression, freedom to form associations, to publish and disseminate news and views. They wil have the right to be grainfully employed, whether in the government or in any institution or department under its authoruty".

Le second fait qu'authentifiera l'histoire moderne indienne, outre les quotas d'emplois administratifs réservés aux outcasts - non respectés, du reste- consistera en le fait que les paysans indiens des basses castes -pourtant abolies- écrasés par l'implantation ultra concurrentielle des mega-industries -OGM et autres (due essentiellement à la levée des barrières douanières et à la politique ultralibérale du BJP) s'immoleront quotidiennement par le feu, désespérés de ne plus parvenir à nourrir femmes et enfants...

Biblio sociale "When the Oppressed Stood Up In Tibet", SPARK online, Website of the Socialist Labour Party Youth Section, et "l'Agriculture Indienne à l'épreuve de l'OMC, Souveraineté Alimentaire Menacée", Roland-Pierre Paringaux, Le Monde Diplomatique, Septembre 2002)

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Durant ces six années je prendrai conscience de mon extrême vulnérabilité alimentaire et sanitaire, de mon inutilité religieuse. J'admettrai également à quel point le bouddhisme de la Voie Royale, comme du reste le bouddhisme Japonais de la voie impériale très justement critiqué par Brian Victoria et par Ichikawa Hakugen dans "Religion et Fascisme" (1975), relevait de la préservation des structures généalogiques autoritaires, nobiliaires et clientélistes des rois autocrates réincarnés, et non de la mendicité selon Shakyamuni comme je le crus.
J'eus l'opportunité d'observer l'exploitation résolument commerciale des droits de l'homme, tant par les moines lama de haut rang que par la république complice du jeu à somme nulle des rois réincarnés (culturellement opposés au jeu démocratique, à la raison ou à la philosophie individualiste).

Les exilés alimentaires et sanitaires en France: tziganes, roumains, pakistanais, yougoslaves, russes, chinois, africains, indiens ou afghans, tous ceux qui ont un espoir en la démocratie, n'ont toujours aucun droit à la liberté du travail et aux droits fondamentaux de l'homme.
Un lama affilié à une couronne, pensionné à la CAMAC et à la CAMAVIC, caisse mutuelle d'assurance maladie des cultes et caisse mutuelle d'allocation vieillesse des cultes, en dispose de bien d'autres...

Biblio sociohistorique : "Regard sur l'Avenir du Tibet... Inquiétudes !!!" de Patrick IBAN, 1998-2003

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J'ignorais, enfin, qu'il existait une tradition concernant l'organisation de la vie des moines mendiants dormant sur les rochers et sous les arbres (Itivuttaka sutra). Il faudra que je me marie et que je me rende au Japon, précisément avec mon épouse japonaise, qui m'aura rendu la santé et le goût de vivre , pour la découvrir, sans regret...

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Cette courte présentation me restitue à la vie ordinaire.
Je ne vis plus aujourd'hui selon les critères moraux et religieux du bouddhisme, en fait je ne suis plus bouddhiste et ne souhaite plus en reparler. Le court essai "ni bonze ni laïc" que je présente plus loin a été conçu à une époque antérieure. Une époque de transition et de cohabitation avec le bouddhisme populaire japonais amidiste auquel j'ai également renoncé. Il s'agira d'une confirmation de mon renoncement. Son propos introductif et son premier chapitre seront remaniés en 2006.

"Libre est la mort, libre est l'homme", dit un proverbe japonais. Nombreux sont les hommes qui auront laissé un nom, plus nombreux seront ceux et celles qui seront morts sans rien laisser derrière eux, sinon un goût de liberté. Et c'est bien à cet état d'esprit que je dois mon présent travail.

"Ni bonze ni laïc", Essai sur l'esprit des lois", qui traite des dérives totalitaires bouddhistes et de différents aspects du totalitarisme, s'inscrit désormais dans un contexte civil et politique altermondialiste de recherche que je conçois comme une contre proposition politique au consensus tissé par le nouvel ordre mondial :
- institutionnel (OMC, Banque Mondiale, F.M.I, multinationales et cultures transnationales des "think-tank" (ch III-1, ch III-2)...),
- industriel (Corporate Crimes, crimes industriels en temps de paix et en temps de guerre...),
- financier (investissements irresponsables et groupes de pressions transnationaux, l'actionnariat, le profit et le putsch),
- social (falsification des faits historiques, des manuels scolaires, rupture de la chaîne écologique des responsabilités publiques et civiles, pénalisation de la misère, criminalisation du langage syndical, du militantisme ouvrier, du communisme et du socialisme),
- religieux institutionnalisé.....
.


                  le 11 décembre 2004, Intro I-1 et chapitre 1 corrigés, remaniés en juin 2006, Christian Pose

                   Ni bonze, ni laïc   home : linked222Plus...

LES « IGNOBLES VERITES » DU BOUDDHISME




​« Les divinités courroucées du bouddhisme tibétain et mongol relèvent d’une violence symbolique dont on peut se demander si elle constitue le retour du refoulé, un exutoire à la violence réelle, ou au contraire son reflet, voire sa cause profonde. 


 Il faut bien avouer qu’au cours de son histoire mouvementée, le bouddhisme a bien souvent été du côté du manche. Car avec ses pouvoirs occultes, sa magie noire, il dispose d’armes surhumaines capables de détruire les démons. Qui sont les démons ? [...] Dans chaque camp, des prêtres tantriques ourdissent des sorts. 

 Bien sûr il faut choisir le camp de l’opprimé. Mais à long terme toute cette béatification aura des effets négatifs, quand on s’apercevra que le bouddhisme d'Hollywood est un mythe. »

 Bernard Faure

Professeur d’Histoire des Religions

Université de Stanford, Californie.

 
POUR EN FINIR AVEC LES MENSONGES

 AU SUJET D'UNE PSEUDO ECOLE DE "SAGESSE",

 AUTHENTIQUE VOIE DE PERDITION SPIRITUELLE.

Le bouddhisme bénéficie en Occident, fallacieusement, d’une aura de respect et de déférence, ceci participant de son image de non-violence, de sagesse et de sainteté, image qui est pourtant bien loin de correspondre à la réalité des faits. L’histoire démontre ainsi que le bouddhisme, loin d’avoir été la douce et bienfaisante école diffusant les préceptes du Bouddha (l’Eveillé), fut une entreprise qui ne dérogea pas à la règle commune de toutes les institutions religieuses mondaines, et épousa, avec un enthousiasme certain qui se traduira par des exactions sanguinaires, les thèmes les plus éculés de l’agressivité guerrière et belliqueuse, et, sous prétexte d’une ouverture « non-dualiste » à l’ensemble de la réalité phénoménale, se livra avec délectation au jeu pervers des déviations sexuelles outrées issues des reliquats des anciens cultes issus directement des tendances déviées du chamanisme.

Le bouddhisme tibétain est assez représentatif de cette attitude, ses différentes tendances ayant toujours exercé un pouvoir s’imposant comme une théocratie relativement oppressive et contraignante pendant des siècles. En effet, le Tibet fut soumis à un régime exclusif de servage exercé par les propriétaires terriens nobles, fonctionnaires et moines " bouddhistes ", servage souvent très oppressif : « Dans le Tibet, les prêtres détiennent la toute puissance, il s'agit d'une théocratie authentique où les pouvoirs absolus sont entre les mains d'un dieu réincarné. Les lamas ne sont plus seulement les juges, les instituteurs et les médecins, ils sont encore les plus riches propriétaires fonciers, les chefs politiques; outre les revenus qu'ils retirent des fermiers, ils exigent cadeaux et monnaies pour toute visite rituelle, toute bénédiction, toute cérémonie, la simonie est une loi rigoureusement appliquée.... » (R. Loup, Martyr au Tibet, Fribourg, 1950) .

De son côté, dans « Visa pour le Tibet »  Alan Winnington parlera du lamaïsme comme d'une « religion mécanique » considérant le travail des classes laborieuses comme dû par simple obligation naturelle à l'égard des moines qui n'hésitèrent nullement à s'allier aux nobles pour les exploiter d'une manière scandaleuse. Son constat  sur l'état de pauvreté indigente de la majorité des laïcs est frappant. Les châtiments corporels étaient d'une barbarie primaire, sachant que, du début du dix-septième siècle jusqu’au sein du dix-huitième siècle, les écoles rivales (Nyingmapa, Sakyapa, Kagyupa, Guélugpa) se livrèrent à des affrontements armés et à des exécutions sommaires d’une rare férocité, ce qui n’est pas sans quelques rapports avec l’univers spirituel du panthéon bouddhique, fleurissant de divinités plus terrifiantes et courroucées que franchement paisibles, images destinées à frapper l'imaginaire des fidèles, courbant l’échine devant une religion médiévale chargée d’un paganisme idolâtre exaltant les éléments naturels et les forces intermédiaires (esprits, puissances, etc), usant et abusant de la sorcellerie, ployant devant des superstitions ridicules, et surtout sollicités dans l'observance des préceptes en raison de leur « bienveillance matérielle », sonnante et trébuchante (au sens propre et figuré) à l'égard des religieux.

 Il apparaît ainsi, que loin d’avoir été le royaume idéal consacré à  « l’Eveil » selon les caduques images d’Epinal, le Tibet vécu dans l’oppression obscurantiste d’une religion théocratique se distinguant par un cléricalisme infiniment supérieur aux pires égarements du christianisme ; n’oublions-pas que dès le treizième siècle l'Empereur Kublai Khan créa le premier Grand Lama qui devait présider tous les autres lamas à l'instar d'un pape qui préside ses évêques. Plusieurs siècles plus tard, l'Empereur de Chine envoya une armée au Tibet pour soutenir le Grand Lama, un homme ambitieux de 25 ans, qui s'était alors donné le titre de Dalaï (Océan) lama, dirigeant l’ensemble du pays (ce n’est d’ailleurs pas une  mince ironie de l’histoire que de constater que le premier Dalaï-lama fut installé par une armée chinoise…).
Pour élever son autorité, le premier Dalaï-lama saisira les monastères qui n'appartenaient pas à sa secte, et détruisit même les écritures bouddhistes qui étaient en désaccord avec sa revendication à la divinité. Le Dalaï-lama qui lui succéda poursuivit une vie sybaritique, jouissant de la compagnie de maîtresses licencieuses excitées par les pratiques tantriques les plus « endiablées », faisant la fête et agissant d’une manière peu conforme à une divinité incarnée. Pour cela, ce que nous cachent les pieuses hagiographies des ignorants bouddhistes occidentaux, il fut éliminé par ses prêtres. D’ailleurs durant 170 ans, malgré leur statut reconnu de « dieux », cinq Dalaï-lama furent assassinés par leurs grands prêtres ou par d'autres courtisans !

 De leur côté, loin d’être en reste vis-à-vis de leurs homologues tibétains, nombre des maîtres bouddhistes zen, ne se sont pas contentés d'être des complices muets du pouvoir impérialiste japonais pendant des siècles, mais sont devenus, particulièrement à compter de l’ère Meiji (XIXe) des idéologues ardents de la politique nationaliste, encourageant et légitimant la guerre et les exactions au nom, précisément, du bouddhisme.

Comme l'écrivit un enseignant zen américain, l'ouvrage de Brian Victoria, « Zen en guerre » (universitaire d'origine néo-zélandaise, devenu moine dans la tradition Zen, décrivant  dans son livre avec précision l'implication des structures bouddhiques dans la politique expansionniste et militaire japonaise entre les années 1894-1945), abondamment documenté, fit l'effet « d'un missile à longue portée lancé depuis l'autre côté du monde qui touche en plein cœur les communautés zen occidentales ».
Ceux-là mêmes (pratiquants zenistes plutôt « alter-mondialistes » héritiers des valeurs de 68) qui croyaient, naïvement, le bouddhisme indemne des débordements du fanatisme religieux découvrent, avec frisson, que les écoles zen (Soto shû, Rinzaï shû, Nichiren shû, etc.), lorsqu'elles ne priaient pas pour la gloire de l'empereur et du Japon, préparaient leurs fidèles à la guerre totale. Ce livre courageux est à lire impérativement par tous ceux qui s'intéressent à l'histoire du bouddhisme extrême-oriental ainsi qu'à ses dérives. Bénédiction des drapeaux, croisade pour la défense de la civilisation, théories suspectes de la guerre juste, on croyait ces images et ces thèmes réservés à l'Occident ; or les « dits » maîtres de « l’illumination »  ont démontré sur ce sujet un zèle incroyable dans l’exaltation de la guerre génocidaire (Mandchourie, Corée, etc.), du meurtre systématique, du terrorisme et de la violence sous couvert d’indifférente impassibilité.
La compassion bouddhiste, bien loin de protéger l'Asie de pareilles dérives, participa à la mise en œuvre d’une idéologie guerrière au service d'un pouvoir agressif et ultra-impérialiste. Les plus grands maîtres (Kôdô Sawaki, Yamada Reirin, Hitane Jôzan), jusqu’au célèbre D. T. Suzuki, ont légitimé l'alliance entre le sabre et le Zen. Collecte de fonds pour l'effort de guerre, cérémonies spéciales pour l'obtention de la victoire, création de centres d'instruction, activités de renseignement, endoctrinement des populations, cette collusion n'a pas cessé en 1945, elle s'est métamorphosée dans le fameux « Zen d'entreprise », du Japon en plein essor.
Le pouvoir impérial a réussi à fabriquer de toutes pièces, avec la complicité des maîtres de sagesse, une « âme du Japon éternel » inquiétante. L'Occident n'est donc pas seul, loin de là, à porter la lourde tâche d'une impérative interrogation sérieuse des origines et de la nature des déviances totalitaires du siècle venant de s'écouler.

 Mais le plus grave est sans aucun doute l’énorme tromperie spirituelle que représente cette prétendue philosophie de sagesse qu’est le bouddhisme. Entouré d’un prestige tenant à la méconnaissance des occidentaux à l’égard de ses sources réelles, le bouddhisme est d’une nature bien différente des stupides clichés pour touristes fatigués et dépressifs en mal d’exotisme qui nous sont généreusement octroyés depuis des décennies par de nombreux canaux (livres, journaux, revues, télés,  films, etc.), sans compter sur le soutien indirect, mais cependant fort actif et utile, des tenants de la « Tradition » à la mode guénono-schuonienne qui nous chantent sur un air usé jusqu’à la corde qui est devenu aujourd’hui risible, le lassant et mensonger refrain de « l’unité transcendante des religions ».

 A ce titre, fort instructive est l’histoire de June Campbell qu’elle a racontée dans un livre émouvant paru en 1996 sous le titre Traveller in Space: Gender, Identity and Tibetan Buddhism [Voyageur de l’espace : sexe, identité et bouddhisme tibétain], June Campbell qui joua un rôle important auprès d’un maître extrêmement vénéré du bouddhisme tibétain puisqu’elle fut l'interprète du célèbre Kalou Rinpoché. Etant directement à son service, elle ne souffrait pas de la pression des échelons intermédiaires souvent très perceptible et dérangeante dans ces écoles, et était donc dans des conditions parfaites pour faire un « beau voyage spirituel » au service de ce très digne moine.
Cependant, il lui fallut, raconte-t-elle dans son livre, accepter les relations sexuelles que le maître exigea d'elle ( il était un « chaste » moine portant la robe et visiblement astreint à leurs voeux), puis les relations sexuelles avec l'un de ses proches, un parent à lui, c'est à dire sans doute une forme courante de la polyandrie répandue dans les cultures himalayennes. Enfin une deuxième maîtresse, beaucoup plus jeune évidemment et aux charmes « spirituels » supérieurs, fut introduite dans l’intimité des deux hommes et June dut accepter la nouvelle venue (qui mourut d'ailleurs prématurément sans doute en raison de quelques excessives "ascèses " sexuelles).
A l'issue de l'expérience, c'est à dire après la mort du vénérable Kalou, June mit près de quatorze années avant de pouvoir se résoudre à raconter son histoire. Et ce n'est pas un merveilleux voyage qu'elle raconte, mais l'histoire d'un douloureuse souffrance. Les deux hommes ayant exigé d'elle l'absolu secret sur ces relations qui auraient terni l'image du maître si elles étaient venues à la connaissance des disciples ; June se sentit, selon ses mots, « abused » (abusée, flouée, trompée), et mit longtemps pour se reconstruire.
Rappelons pour les moins avertis, que le fameux Kalou Rinpoché était sans doute le moine le plus réputé en Occident dans son école. Il était, et est reconnu comme un véritable « bodhisattva », beaucoup d’occidentaux « abusés », et non des moindres, s’étant mis à l’école de ce maître tantrique dispensant les fondements du Vajrayana. Le voyage de sa disciple fut cependant décevant, et on imagine sans peine ce que cela doit être que de suivre aveuglément des maîtres encore moins accomplis, de moindre exigence ou de moindre expérience.

 On remarquera, alors que des milliers d’occidentaux en rupture avec leur propre tradition, ne se signant jamais lorsqu’ils rentrent dans une église, ne récitant aucune prière chrétienne, totalement étrangers aux fondements doctrinaux du christianisme, vivants leurs existences comme des athées stupides, se précipitent sans discernement aucun aux pieds du moindre lama aviné et libidineux, (parfois de jeunes enfants incultes ou des adolescents boutonneux beaucoup plus intéressés par les mœurs « engageantes » des jeunes dévotes européennes pour le « coup » (sic) authentiquement « libérées », ou des lucioles de la société marchande ),  et que ce type de dérives tantriques qui conduisent, sous prétexte de libération spirituelle, à des situations psychologiques tragiques, n’est pas sans faire écho à ce qui se produisit par exemple dès les années 30 pour Jean Marquès Rivière, qui travaillait pour le journal Le Voile d’Isis dans lequel publiait l’élite occultiste de l’Europe et dont l’un des rédacteurs principaux était René Guénon, qui accomplira un rituel tantrique (« avec du sang et de l’alcool »), qui le laissa possédé par une déité tibétaine. Ce fut seulement par l’intervention d’un exorciste catholique qu’il put être libéré de la possession, faisant que par gratitude il se convertit au christianisme.
Kalou Rinpoché disait, sans doute pour consoler June Campbell et ses multiples maîtresses de passage, qu'il n'y a aucun mal dans le désir, qu’au contraire il est « de la nature de la félicité » et se présente comme tel lorsqu'il est reconnu dans son essence « non-duelle ». Encore une fois, est démontrée ici de façon patente, l’inexactitude totale de ces fausses théories prétendument « non-duelles » mais foncièrement sexualisées et travaillées par l’exaltation malsaine des désirs les plus triviaux, dominées par les pulsions grégaires de l’humaine condition, théories païennes oublieuses de ce qu’il en est de la nature profondément « désorientée » de l’homme depuis la rupture adamique, et en quoi le rêve d’une « pseudo libération », que l’on peut aisément qualifier de rigoureusement pélagien dans ses vues (ce qui peut d’ailleurs se dire de toutes les voies orientales globalement), s’appuyant sur des techniques forcément limitées (mantras, mudras, visualisations, etc.) et des conceptions faussées, est un rêve imaginaire qui se paye très chèrement et se conclut, généralement, par d’amères désillusions et des abîmes de déréliction.

 Le bouddhisme, qui sous couvert d’apprentissage d’innocentes techniques méditatives dont l’Occident aurait perdu la pratique selon les ridicules et absurdes thèses guénoniennes, alors même que l’on sait qu’il n’est jamais anodin de se livrer à des exercices qui véhiculent clairement des influences spirituelles bien définies et à l’évidence douteuses puisque sous-tendues par des principes contraires à l’enseignement des Ecritures, rien n’étant jamais « neutre » dans ces domaines contrairement à ce que l’on veut faire croire aux esprits crédules, le bouddhisme donc, dans ses différentes versions (Tibet, Japon, Chine, Corée), doit être de ce fait dénoncé pour ce qu’il est, c’est-à-dire un piège dangereux pour un chrétien, une voie sans issue à éviter, un itinéraire moralement périlleux pour une âme véritablement en quête de la Vérité, un cheminement incompatible avec les saintes lumières de la Révélation.
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